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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/481

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des abénakis.

et se rendit jusqu’aux portes de Carillon. Les Abénakis et les Canadiens attaquèrent ce détachement, et le mirent en fuite, après avoir tué un grand nombre de soldats[1].

Dans le mois suivant, le gouverneur résolut d’envoyer un détachement pour tâcher de s’emparer du fort William-Henry, qui lui causait beaucoup d’inquiétudes ; car ce fort était la principale forteresse des Anglais, de ce côté, et était le lieu d’où ils partaient pour aller menacer les forts français. Cette expédition fut confiée à M. Rigaud de Vaudreuil, avec 1,500 hommes, parmi lesquels étaient environ 300 Abénakis. Rigaud partit, le 23 Février, sur les glaces. Il fit 180 milles sur des raquettes, tantôt sur les rivières et sur les lacs, tantôt à travers les forêts. On portait les vivres sur des traîneaux. Il arriva près du fort William-Henry, le 18 Mars au soir. Après avoir pris connaissance de la place, il reconnut de suite qu’il ne pourrait s’en emparer, parcequ’elle était trop fortifiée ; mais il résolut de détruire, malgré le feu de la garnison, tout ce qu’il y avait à l’extérieur du fort. Il plaça les Abénakis pour garder la route qui conduisait au fort Édouard, craignant que les troupes de ce fort ne vinssent le surprendre ; puis, le 21 et le 22, il brûla environ 300 bateaux, deux barques, et un hangar, rempli de vivres et d’autres effets. Le lendemain, il brûla une grande barque, deux hangars, remplis de vivres, l’hôpital, et les maisons des Rangers, situées sous le fort[2].

  1. Bancroft. Hist. of the U. S. Vol. III. 178.
  2. Bancroft. Hist. of the U. S. Vol. III. 179.