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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/485

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des abénakis.

bourg, il résolut de profiter de cette occasion pour s’emparer du fort William-Henry. Dès le commencement de l’hiver précédent, il s’était appliqué à attirer l’estime et la sympathie de tous les sauvages, et il y avait réussi parfaitement. Tous les sauvages l’appelaient « leur Père ». Au printemps, il convoqua à Montréal une assemblée de tous les sauvages du pays. Des délégués de trente-trois nations, depuis le Golfe Saint-Laurent jusqu’au lac Supérieur, se rendirent à cette assemblée. Les Abénakis de l’Acadie arrivèrent, en grand nombre, pour se réunir à ceux du Canada. Cette assemblée fut nombreuse. Depuis le célèbre traité avec les Iroquois, on n’avait pas vu tant de sauvages réunis à Montréal. Le gouverneur représenta à ces guerriers « que les Anglais avaient bâti un fort sur les terres d’Ononthio, et qu’il était de son devoir de le détruire ». Il les invita à s’unir aux Français pour aller chasser l’ennemi commun ; puis ensuite, il leur fit des présents. Les sauvages acceptèrent ces présents, et répondirent. « Père, nous sommes venus ici pour faire ta volonté ». Quelques Iroquois qui s’étaient rendus à cette assemblée consentirent à prendre part à l’expédition, en disant : « Nous essaierons la hache de notre Père sur les Anglais, pour voir si elle coupe bien »[1].

Les sauvages demeurèrent à Montréal jusqu’au temps de l’expédition. Ils passaient la plus grande partie de leur temps à marcher dans les rues, chantant leurs chansons de guerre ; ce qui occasionna parfois

  1. Bancroft. Hist. of the U. S. Vol. I​I. 184.