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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/494

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histoire

calm, s’apercevant aussitôt que sa position n’était pas avantageuse, leva le camp, et, protégé par les Canadiens et les Abénakis qui venaient d’arriver, alla se placer sur les hauteurs de Carillon, où il se retrancha. Ces retranchements furent faits d’arbres ronds, placés les uns sur les autres. Cet ouvrage se continua avec la plus grande activité jusqu’au 7 au soir. Les deux armées n’étaient alors qu’à 700 toises l’une de l’autre. On se prépara donc, des deux côtés, pour l’affaire du lendemain.

Le 8, Montcalm fit garnir ses retranchements vers midi, et à 1 heure, l’armée ennemie, rangée en quatre colonnes, se mit en mouvement. Montcalm avait donné l’ordre de laisser approcher l’ennemi jusqu’à vingt pas des retranchements. À cette distance, les Français firent feu sur l’ennemi. Ce feu fut si prompt et si terrible que bientôt les colonnes ennemies chancelèrent, tombèrent en désordre et commencèrent à reculer. Elles se reformèrent et revinrent à la charge. Le feu devint alors, des deux côtés, d’une vivacité extrême. Après un long et rude combat, l’ennemi fut encore obligé de reculer, laissant le champ de bataille couvert de morts. Les colonnes ennemies se reformèrent une seconde fois, et se précipitèrent sur les retranchements. Le feu devint encore plus vif. Les Anglais, après des efforts inouïs pour enfoncer les retranchements, furent repoussés une troisième fois.

Abercromby, ne pouvant se persuader qu’il serait vaincu par si peu de monde, revint encore trois fois à la charge, mais il fut repoussé chaque fois avec des