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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/505

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des abénakis.

laissant que 400 hommes, et se retira à Saint-Frédéric. Ces troupes firent sauter le fort, le 26 Juillet, et abandonnèrent la place aux Anglais. Bourlamaque, craignant d’être attaqué par l’ennemi, fit aussi sauter celui de Saint-Frédéric, et se retira sur l’Île-aux-Noix, où il fit travailler activement aux fortifications du fort qui y avait été élevé.

Amherst donna alors à Carillon, le nom de Ticondéroga, nom qui a été conservé jusqu’à ce jour. Il éleva un nouveau fort à Saint-Frédéric, qu’il appela « Crown-Point. » Ce fort fut élevé afin de protéger les colons anglais contre les irruptions des Abénakis.

Le général anglais n’osa aller attaquer Bourlamaque sur l’Île-aux-Noix, mais, sachant que la plupart des Abénakis étaient dans l’armée française, il profita de cette occasion pour envoyer détruire leur village de Saint-François. Le major Robert Rogers fut chargé de cette expédition.

Rogers partit de Crown-Point, le 4 Septembre au soir, avec un détachement de 200 hommes. Il se dirigea vers la Baie-Missisquoi, distante d’environ 100 milles de Saint-François. Comme il y avait souvent des éclaireurs Abénakis et Canadiens sur le lac Champlain, il s’avança avec précaution, afin d’éviter une surprise. Le 9, au soir, il était campé sur la rive droite du lac, lorsqu’il arriva un accident, qui le força de se séparer d’une partie de ses troupes. Un baril de poudre ayant pris feu, le capitaine Williams et sept soldats furent blessés. Il envoya alors 50 hommes de son détachement pour conduire ces blessés à