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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/506

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histoire

Crown-Point, puis il continua sa route. Le 24, il était à la Baie Missisquoi. Il mit ses berges en sûreté, avec des vivres pour le retour de l’expédition, laissa deux Iroquois pour en avoir soin, et entra dans la forêt, se dirigeant vers Saint-François.

Bourlamaque, fort occupé des travaux que le général Amherst faisait sur le lac Champlain, envoyait souvent des détachements pour en prendre connaissance. Le 25, l’un de ces détachements entra dans la Baie-Missisquoi et découvrit les berges de Rogers ; il s’en empara et rapporta aussitôt ce fait au commandant de l’Île-aux-Noix. Bourlamaque, connaissant qu’on pouvait facilement pénétrer par cette route au village abénakis de Saint-François, en informa immédiatement M. de Vaudreuil. Mais le gouverneur, tout absorbé par le malheur qui venait de tomber sur la colonie, négligea cette affaire[1].

Le 26, les deux Iroquois, laissés à la garde des berges, rejoignirent Rogers et l’informèrent que 400 hommes, Français et Abénakis, s’étaient emparés de ses berges, et que 200 hommes venaient à sa poursuite. Cette nouvelle l’embarrassa un peu, car il se voyait dans l’impossibilité de retourner par le lac Champlain. Il envoya aussitôt, à travers la forêt, le lieutenant McMullen et dix hommes à Crown-Point, pour informer le général Amherst de cet incident, et lui demander de faire transporter des vivres vers le haut de la rivière Connecticut, à l’embouchure de la rivière Am-

  1. Mémoires sur les affaires du Canada. 1749-1760, 163.