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des abénakis.

qu’il avait reçu, se rendit au Cap-Cod, et s’y occupa à donner la chasse aux sauvages. Il fit prisonniers vingt-sept sauvages pekuanokets, qu’il alla vendre aux Espagnols comme esclaves[1]. Cette grave faute fut plus tard pour les Anglais la cause de beaucoup de maux, car les Pekuanokets, irrités de cette insulte, promirent de se venger, et ils n’oublièrent jamais cette promesse.

De ces infortunés captifs, un seul put s’échapper. Il se rendit à Londres, où il passa près de cinq ans, puis il revint dans son pays en 1619, et y servit plus tard d’interprète aux Anglais[2]. Les autres furent conduits en Espagne, d’où ils ne revinrent jamais.

Six ans après cette échauffourée de Hunt, dix-neuf familles de Puritains partirent d’Angleterre, dans le but d’aller établir une colonie en Amérique. Après une pénible et dangereuse navigation de plus de deux mois, ces nouveaux colons arrivèrent au Cap-Cod. À peine eurent-ils mis pied à terre, qu’ils se virent cernés par un grand nombre de sauvages, qui lancèrent sur eux une nuée de flèches en poussant des cris et des hurlements tels qu’ils n’en avaient jamais entendus.

Ces sauvages étaient des Pekuanokets, qui, se souvenant de l’injustice de Hunt, voulaient venger leurs frères par la mort de tous ces Anglais. Mais lorsqu’ils entendirent la mousqueterie de ces étrangers, ils en furent tellement effrayés qu’ils s’enfuirent

  1. Morton’s Memorial. 55.
  2. John Smith. Description of New-England. 47.