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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/52

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histoire

promptement dans la forêt, se croyant menacés de la foudre.

Tous les sauvages de ces contrées montrèrent pendant longtemps une extrême crainte des armes à feu ; et l’on peut assurer que ce fut en grande partie cette crainte qui, pendant quinze ans, les empêcha de déclarer la guerre aux Anglais. Ceux-ci, le connaissant, se gardaient bien de leur procurer de ces armes, et s’efforçaient de les entretenir dans cette crainte.

Cependant, en 1628, un nommé Morton, entraîné par l’amour du gain, se rendit chez les Pekuatsaks pour faire la traite avec eux, ; il leur vendit des mousquets et de la poudre, et leur enseigna la manière de s’en servir[1]. Cette étourderie fut très-funeste aux Anglais, car les sauvages s’accoutumèrent aux armes à feu, perdirent peu-à-peu la crainte qu’ils en avaient, et déclarèrent alors la guerre aux colons.

Les Puritains construisirent à l’Ouest du Cap-Cod un fort, qu’ils appelèrent « Plymouth, » et s’y réfugièrent vers la fin de Décembre de la même année, 1620.

Ils souffrirent beaucoup pendant l’hiver, Cette grande misère leur causa de sévères maladies, et bientôt la mort fit de grands ravages parmi eux. À leur arrivée au Cap-Cod, leur nombre était de cent, et au printemps suivant, il se trouva réduit à quarante-six. Dans cette grande détresse, quelques sauvages seulement eussent suffi pour achever de les détruire entièrement ; mais, heureusement pour eux, ces pauvres gens étaient

  1. S. G. Goodrich. Pictorial Hist. of the U. S. 58.