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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/515

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des abénakis.

de Chartres, auxquels il écrivit la lettre suivante.

« Il y a une soixantaine d’années environ que votre illustre compagnie voulut bien contracter une union d’adoption par laquelle elle regardait la nation abénakise du Canada comme ses frères, quoique les Chefs de cette nation, n’osant pas s’élever si haut, se contentassent et se trouvassent infiniment honorez et avantagez d’estre, illustre compagnie, les enfans. Elle leur envoya dès lors une chemise d’argent en reliquaire. Pour répondre à cet honneur et ce bonheur, cette nation, quelques années après, n’ayant rien de plus précieux que ce qu’on appelle la porcelaine, qui est icy leur argent et leur or, on en composa en collier de onze rangs environ et de six pieds aussi environ de longueur, orné autant qu’ils le peuvent de porc-épic ; on l’enferma dans une boëste d’écorce travaillée aussi délicatement qu’on le peut faire en cette matière, et avant de l’envoyer à votre illustre compagnie, feu le R. P. Vincent Bigot, supérieur alors de la mission, l’exposa dans l’église pendant huit où neuf jours pour que, par les prières que firent les sauvages, la Sainte-Vierge eust pour agréable l’union que l’on prétendoit renouveler et affiermir pour toujours avec le chapitre de Chartres. Le présent fut envoyé, et vous eustes la bonté d’y respondre magnifiquement par une image de la Sainte-Vierge d’argent, toute semblable à celle que vous conservez dans votre église souterraine. Il y a maintenant 49 ans, et il y en aura 50 au printemps, selon que le marque la