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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/519

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des abénakis

porter les lumières de la foi chez des peuples qui paraissent si disposé à les recevoir ».

À Bécancourt, les Abénakis furent desservis, de 1700-1716, par les Jésuites qui résidaient au Cap-de-la-Magdeleine. En 1716, le P. François-Eustache Lesueur y fut envoyé comme missionnaire.

Le P. Lesueur naquit en 1685, à Lunel, en Languedoc. Il entra chez les Jésuites et se consacra aux missions de l’Amérique. Il fut alors envoyé en Canada, où il arriva, dans le mois de Juin 1715. Il demeura 9 mois à Sillery, pour étudier la langue abénakise ; puis, en Septembre 1716, il fut envoyé à Bécancourt, où il demeura jusqu’en 1753, excepté quelques années qu’il alla, en différentes fois, desservir la paroisse de Sainte-Geneviève de Batiscan. En 1753, il descendit à Québec, où il mourut en 1755, à l’âge de 70 ans.

Le P. Lesueur travailla à Bécancourt pour le salut de ses sauvages avec autant de zèle et d’activité que le faisait le P. Aubéry à Saint-François ; mais il n’eut pas autant de consolation que lui dans sa mission. Tandis que les Abénakis de Saint-François faisaient de grands progrès dans le christianisme et édifiaient les Français par leur foi et leur piété, ceux de Bécancourt, trop près des Trois-Rivières, se livraient aux désordres de l’ivrognerie et causaient beaucoup de chagrin à leur missionnaire. « Souvent, » dit le P. de Charlevoix, « il gémissait devant Dieu sur les désordres de ses sauvages. » Cependant, à force de patience et de persévérance, le P. Lesueur l’emporta sur ces désordres.