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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/520

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histoire

Ce missionnaire était très-versé dans la langue abénakise. Il a écrit un dictionnaire de racines de cette langue. Cet ouvrage a été conservé. C’est un fort cahier de plus de 900 pages. Outre cet ouvrage remarquable, il a laissé une grande quantité de manuscrits, parmi lesquels on remarque un traité sur l'usage de la danse et du calumet chez les Abénakis. L’usage de la danse et du calumet était passé en superstition chez ces sauvages. On s’en servait, comme autrefois de la jonglerie, pour connaître les évènements futurs. Ce fut pour combattre ce désordre que le Père écrivit ce traité[1]. Presque tous les autres manuscrits sont des cahiers, contenant des sermons et des instructions sur les sacrements et la morale.

Le P. Lesueur fut remplacé à Bécancourt par le P. Simon-Pierre Gonnon.

Le P. Gonnon naquit à Toulon, en 1719. Vers 1752, il vint en Canada, et, en 1753, il fut envoyé à Bécancourt, où il demeura jusqu’en 1764. Il fut enlevé à ses sauvages par une mort prématurée. Le 3 Mai 1764, il s'était embarqué au Cap sur un méchant canot pour traverser le Saint-Laurent et se rendre à sa mission, Un fort vent de Nord-Ouest, qui s’éleva subitement, fit chavirer le canot, et le Père se noya. Un nommé François Arseneau,[2] meunier au Cap-de-la-Magdeleine, s’empressa d’aller à son secours, mais il ne

  1. Ce traité a été publié, en 1864, dans les Soirées-Canadiennes 4 et 5 livraisons. Avril et Mai.
  2. Arseneau était l’aïeul maternel du lieutenant-colonel Landry de Bécancourt.