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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/543

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des abénakis.

Pendant la nuit du 6 au 7, les prisonniers ne furent pas mis en sûreté, parcequ’on ne craignait plus leur évasion. Les hommes furent débarrassés des morceaux de bois fendus, qui les avaient tant fait souffrir pendant les nuits précédentes, et Marie-Anne Willard put reposer dans la cabane de sa sœur.

Le 7, l’air était froid et humide. Quoique le commencement de Septembre donne ordinairement des jours de beau temps et de chaleur, dans ce voyage l’air était presque toujours froid et brumeux, le matin, et, comme les forêts et les montagnes cachaient le soleil la plus grande partie de la journée, les voyageurs avaient à souffrir de l’incommodité du froid et de l’humidité pendant tout le jour.

Johnson fut chargé de porter la malade, et l’on se mit en route ; vers 1 heure de l’après-midi, il était si épuisé de fatigue qu’il ne pouvait plus marcher, et la maladie de sa femme était considérablement augmentée. Pendant la route qu’on venait de parcourir, il avait été obligé de la déposer plusieurs fois sur le sol, afin de l’empêcher d’expirer. Voici ce qu’elle dit elle-même. « Pendant que j’étais couchée sur le sol, dans une si grande prostration de forces que je ne pouvais qu’avec peine prononcer une seule parole, j’eus souvent la pensée de prier mon mari de m’abandonner en cet endroit, pour me laisser terminer une malheureuse existence qui évidemment touchait à sa fin, pour sauver sa propre vie qu’il était en danger de perdre s’il continuait de me porter. Mais j’eus horreur de cette idée, et la repoussai ». Farnsworth fut