Aller au contenu

Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/572

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
556
histoire

rer son fils des mains des sauvages, que sa fille et sa sœur étaient bien à Montréal, qu’il n’avait été mis en prison que parcequ’il avait donné lieu à de graves soupçons contre lui.

Les prisonniers furent donc transférés à la prison civile, où ils furent bien traités. On leur fournit tout ce qui leur était nécessaire ; on leur donna même un peu d’argent chaque semaine, et Madame Johnson eut la permission de sortir dans la vile, pour acheter quelques effets.

Le geôlier de cette prison était un excellent homme ; son épouse était bonne et complaisante pour les prisonniers ; elle permettait à ses enfants de s’amuser avec les deux petites filles prisonnières ; de cette manière celles-ci apprenaient le français. Tout ceci contribuait beaucoup à rendre la situation des prisonniers moins malheureuse.

Vers la fin d’Avril, le geôlier vint un jour tout joyeux leur apprendre la nouvelle de la prise du fort Oswégo. Le brave homme croyait tout bonnement leur faire plaisir, et leur apprendre une agréable nouvelle. Aussi, il fut peiné lorsqu’il les vit tristes et affligés en apprenant cette nouvelle défaite de leurs compatriotes.

Le reste de l’année 1756 se passa sans changement sensible dans la position des prisonniers.

Dans le cours de l’hiver, 1757, Marie-Anne Willard, écrivit à sa sœur pour lui annoncer la mort de leur père, qui avait été tué par les Abénakis, dans le cours