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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/571

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des abénakis.

pêcher de mourir de froid. Ils étaient, en outre, sans cesse exposés aux rudes traitements du geôlier, homme dur et sans pitié pour tous ceux qui étaient sous sa garde.

Ils demeurèrent dans ces horribles souffrances jusqu’au mois de Janvier, 1756, où ils furent visités par un charitable citoyen de Québec. Cet homme compatissant fut touché de leur misère, et parut fort indigné contre ceux de ses concitoyens qui les avaient réduits à une pareille détresse. Il leur assura que M. de Longueuil ne connaissait pas leur malheureux état, qu’il allait l’en informer de suite, et que certainement ils sortiraient de cette pénible position.

Le lendemain, M. de Longueuil alla les visiter, et leur dit qu’ils n’avaient été placés dans cette prison que par un ordre spécial du gouverneur-en-chef, et qu’il n’était pas en son pouvoir de les en faire sortir. Il conseilla néanmoins à Johnson d’écrire lui-même au gouverneur à ce sujet, lui promettant d’appuyer fortement ce qu’il lui exposerait.

Johnson écrivit donc à M. de Vaudreuil, pour lui faire connaître sa profonde misère et demander quelqu’amélioration à sa déplorable position. Il priait en même temps le gouverneur de lui faire remettre son fils Silvanus, qui était encore chez les Abénakis, et de lui renvoyer sa fille Suzanne et sa belle-sœur.

Le gouverneur lui répondit d’une manière fort obligeante, lui disant qu’il venait d’ordonner à M. de Longueuil de le transférer à la prison civile, que M. l’Intendant aurait soin de sa famille et lui donnerait des secours, qu’il ferait tout en son pouvoir pour reti-