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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/585

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des abénakis.

dants-d’oreille. Les hommes fournissaient pour cette décoration des colliers et des ceintures de wampum, et ce qu’ils avaient de plus précieux. Les sauvages assistaient à la procession en costume des grandes solennités. Un certain nombre de guerriers, sous les armes, servaient de garde au Saint-Sacrement, et les Chefs, armés de longues lances, précédaient le dais. Tout se faisait dans un ordre admirable. La bonne tenue de tous les sauvages, leur angélique piété, le bruit de la fusillade et du canon, alternant avec le chant, rendaient cette cérémonie fort imposante. Des Canadiens venaient des paroisses voisines pour assister à cette procession.

L’apparition du protestantisme parmi les sauvages a amené peu-à-peu la disparition de la solennité qu’on donnait à cette procession. Cependant, les sauvages s’y font encore remarquer par leur bonne tenue et leur piété. Nous avons souvent vu des sauvages passer une grande partie de la nuit qui précède cette fête à balayer le chemin où devait passer la procession.

La fête de S. Jean-Baptiste était toujours célébrée avec solennité, et se terminait par un feu de joie ; ce qui procurait aux sauvages une belle récréation. Voici ce que l’on faisait. Dans un lieu retiré du village, on plantait dans le sol un arbre, long de 25 à 80 pieds et dépouillé de ses branches, moins quelques unes qu’on laissait au sommet. Puis, on élevait au pied de cet arbre un petit bûcher de bois sec. Le missionnaire s’y rendait, et bénissait le feu qu’il mettait au bucher. Bientôt, les flammes s’élevaient le long de l’arbre. Pendant ce temps, les jeunes gens, rangés