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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/587

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des abénakis.

fiance en la vertu du pain-bénit de Pâques. Ils croyaient qu’il les protégeait en voyage contre les accidents. Aussi, ils en avaient toujours dans leurs voyages de chasse. Cette confiance était poussée même jusqu’à la superstition. Comme ils prétendaient que ce pain-bénit donnait une vertu extraordinaire aux remèdes, ils en mêlaient ordinairement à leurs médecines. Quelques sauvages pratiquent encore aujourd’hui cette pieuse superstition.

Telles étaient les principales solennités religieuses des Abénakis, à cette époque.

Ces sauvages avaient le plus grand respect pour leur missionnaire. Ils reposaient en lui la plus grande confiance, même pour leurs affaires temporelles. Aussi, chaque fois que le conseil était réuni, pour une affaire de quelqu’importance, le missionnaire était invité à le présider, et les résolutions étaient soumises à son approbation. Le procès-verbal du conseil était rédigé et signé par lui.

Ils avaient conservé l’usage du wampum. Quoiqu’à cette époque cet objet ne fût pas chez eux d’une aussi grande valeur qu’autrefois, il était néanmoins encore précieux et fort significatif. Ils en conservaient toujours un dépôt, qu’ils appelaient « le trésor ». Ce trésor était déposé dans un sac, qu’ils appelaient « Pitangan »[1], et qui était mis sous la garde de quelques sauvages de confiance[2].

  1. Les Abénakis n’ont plus de wampum aujourd’hui. Ce qui remplace cet objet est le revenu de leurs terres, qu’ils appellent « Pitangan ». C’est leur trésor, actuellement, au lieu du wampum.
  2. Dans un grand conseil, tenu dans le mois de Mars, 1771, le pitangan fut confié à la garde de six hommes et de sept femmes.