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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/590

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histoire

sans cette précaution, on s’exposait à mourir bientôt, ou à devenir fou. Tous les os de l’animal devaient être jetés à l’eau, ou suspendus à un arbre. Actuellement, quelques sauvages ne manquent jamais de prendre ces précautions.

Leur croyance au « Pemola » est fort curieuse. Suivant eux, le « Pemola » est un oiseau très-gros, qui a presque la forme humaine et qui vole sans cesse avec une étonnante rapidité, en poussant d’horribles cris. Son vol est si rapide qu’il se rend, chaque jour, d’un pôle à l’autre. Il a l’ouïe si délicate qu’il entend toujours ceux qui ont l’imprudence de l’appeler lorsqu’il passe. Alors, il s’arrête et descend vers ceux qui l’appellent. À son approche, il produit une chaleur assez grande pour embrâser les forêts et les campements. Beaucoup de sauvages croient encore au « Pomela ».

Nous avons vu qu’autrefois les Chefs Abénakis choisissaient eux-mêmes les épouses de leurs jeunes gens. Mais il paraît que cette coutume n’existait plus en 1760. Voici comment les mariages étaient alors célébrés. Quand un garçon voulait se marier, ses parents allaient jeter une couverte sur la mère de la fille qu’il désirait épouser. C’était la demande en mariage. Si les parents de la fille accédaient à cette demande, le garçon était obligé de faire un présent à la mère de la fille : ce présent consistait à lui donner sa première chasse. Le garçon partait donc aussitôt pour la chasse, d’où il ne revenait que lorsqu’il avait un présent convenable à offrir à sa future belle-mère. Alors le mariage était célébré.