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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/589

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des abénakis.

Abénakis, et le second, les Sokokis. Dans les affaires de contestation, on ne mentionnait jamais le nom de la tribu ; on disait : 8ga8inno, pense de telle manière, pela8inno dit telle chose. Ceci se remarquait même dans les jeux, où on se divisait en deux partis. Ainsi, dans le jeu de crosse, un parti s’appelait « 8ga8inno », et l’autre, « pela8inno ».

Les Abénakis avaient choisi l’ours pour leur insigne, parcequ’ils avaient une grande vénération pour cet animal. Ils n’osaient jamais tirer un second coup de fusil sur un ours, parcequ’ils croyaient que ce second coup lui rendait la vie. C’est de la croyance en cette étrange prérogative qu’originait la vénération que les sauvages avaient pour cet animal. Aujourd’hui encore, un Abénakis hésite toujours à tirer un second coup de fusil sur un ours.

Nous ignorons pourquoi les Sokokis avaient tant de vénération pour la tortue ; peut-être était-ce parceque cet animal, par ses mouvements lents, semblait approuver leur extrême indolence. Presque tous ces sauvages conservaient précieusement dans leurs wiguams de petites tortues en pierre.

Le castor était aussi en grande vénération chez les Abénakis, à cause de son instinct admirable. Lorsqu’on prenait un castor, par le moyen de la médecine, qu’on appelait « Az8nakhigan », il était défendu d’en faire rôtir la viande, parcequ’on s’exposait à de grands malheurs en mangeant cette viande rôtie ; mais on pouvait la faire bouillir, et tout danger disparaissait.

Avant de faire cuire la viande d’un castor, il fallait enlever un petit os des pattes de derrière de l’animal ;