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plus exigeante à l’égard des colonies. Elle voulut les taxer pour l’aider à payer l’intérêt de sa dette, qui avait beaucoup augmenté pendant la guerre. Le ministre Walpole refusa de souscrire à cette injuste proposition disant « qu’il avait déjà contre lui la vieille Angleterre et qu’il ne voulait pas que la jeune devint aussi son ennemie ». Mais, le ministre Grenville, pour plaire à Georges III, proposa cette loi, qui fut adoptée sans opposition, dans le mois de Mars, 1764[1].

Les colonies protestèrent contre les exigences de la métropole, prétendant qu’elles ne pouvaient être taxées que par leurs représentants, qu’elles n’étaient pas représentées dans le parlement anglais, et que la chambre des Communes cherchait à prélever des impôts sur elles, pour se soulager elle-même.

L’Angleterre, voyant une si forte opposition à cette loi, établit alors dans les colonies, au lieu de la taxe, une armée permanente, et augmenta considérablement le salaire des juges, afin de diminuer, par là, l’indépendance des provinces[2]. On y envoya un grand nombre d’hommes ruinés de fortune, dissolus et ignorants, qui ne pouvaient être employés en Angleterre. Ces hommes étaient largement salariés par les colonies, pour n’y faire que du mal. C’est ce qui fait dire à Bancroft « que les colonies étaient alors l’hopital-général de la Grande-Bretagne »[3]. Il y avait d’ailleurs déjà longtemps que les hommes ruinés

  1. Bancroft. Hist. of the U. S. Vol. IV. 58-78.
  2. Idem. Vol. 59-61.
  3. Bancroft. Hist. of the U. S. Vol. III. 15.