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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/598

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histoire

Ces difficultés protégèrent les Canadiens. En 1764, l’Angleterre leur était très-hostile ; mais, dix ans après, les choses étaient bien changées. Lorsqu’elle se vit à la veille d’une révolution avec ses colonies, elle pensa qu’elle devait tâcher de s’attirer l’estime des Canadiens, afin qu’ils lui demeurassent fidèles. Elle passa alors une loi pour reconnaître le catholicisme comme religion établie en Canada. Elle avait songé à abolir la langue et les lois des Canadiens, mais ses difficultés avec ses colonies l’avait engagée à retarder le règlement de cette question. Lorsqu’elle se vit obligée de sévir contre le Massachussetts et les provinces du Sud, elle rétablit en Canada la langue et les lois françaises. Par cette mesure, elle s’attacha le clergé et les hautes classes. Elle passa aussi une loi concernant les limites du Canada, et recula, de toutes parts, vers les colonies anglaises, celles qui avaient été données à la province de Québec, dix ans auparavant. Cependant, elle refusa d’accorder aux Canadiens une chambre élective, parcequ’elle considéra comme imprudent d’établir une assemblée législative qui serait composée exclusivement de catholiques.

En 1774, Sir Guy Carleton fut envoyé une seconde fois comme gouverneur du Canada. Il avait ordre de bien traiter les Canadiens et de travailler à s’attirer l’estime des sauvages. Ce gouverneur envoya des députés chez tous les sauvages du pays. On promit des récompenses aux Abénakis, s’ils demeuraient fidèles à leur souverain. On leur promit, entr’autres choses, d’agrandir leurs possessions, s’ils consentaient à reprendre les armes pour la défense de leur pays, dans