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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/632

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histoire

être pour avoir pris les armes et servi Sa Majesté très-chrétienne ; ils auront, comme les Français, la liberté de religion, et conserveront leurs missionnaires »[1].

L’Angleterre, dans ses instructions au gouverneur du Canada, ne revenait pas sur ce qui avait été réglé relativement aux terres des sauvages, mais elle voulait prendre des moyens pour nuire indirectement à leur liberté de religion ; elle recommandait de tâcher d’éloigner peu-à-peu les missionnaires catholiques, et de les remplacer par des ministres protestants. Voici ce que portait ces instructions. « That all missionnaries amongst the Indians, wether established under the authority or appointed by the Jesuits, or by any other ecclesiastical authority of the Romish Church, be withdrawn by degrees, and at such times and in such manner as shall be satisfactory to the Indians and consistent with the public safety, and protestant missionnaires appointed in their places »[2].

Ces instructions étaient une violation directe de l’article 40è de la capitulation de Montréal. L’Angleterre ne voulait pas, il est vrai, imposer de force des missionnaires protestants aux sauvages, mais elle chargeait le gouverneur de les engager à y consentir.

Les Abénakis repoussèrent ces tentatives avec horreur, et protestèrent qu’ils ne consentiraient jamais à se séparer de leurs missionnaires catholiques.

En 1816, un déplorable accident affligea profondément ceux de Saint-François : ce fut l’incendie de

  1. Article 40è de la capitulation de Montréal et du Canada.
  2. Instructions royales à Sir Georges Prévost.