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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/641

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des abénakis.

papier qu’il fit signer. Ce dernier papier était une requête, adressée aux membres de la société biblique que nous venons de mentionner, demandant un missionnaire protestant pour les Abénakis. Il obtint, par cette ruse, la signature d’une quarantaine de sauvages, qui furent considérés comme ses coréligionnaires. On lui accorda alors ce qu’il avait demandé, et, de plus, une allocation annuelle comme missionnaire chez les Abénakis.

En 1837, il commença à préparer les matériaux pour la construction de sa chapelle. Alors, Louis Gill, agent des sauvages, renouvela, le 17 Mai, la requête des Chefs auprès du gouverneur Gosford. Un procureur fut nommé aux Trois-Rivières pour s’occuper de cette affaire. Une action fut intentée contre Masta. Mais tout fut sans résultat satisfaisant. La chapelle protestante fut construite, malgré l’opposition constante des sauvages.

En 1840, Monseigneur Signay nous envoya dans cette mission, pour étudier la langue abénakise, et, en 1847, il nous plaça résident au milieu des sauvages. C’est de cette époque que l’apostat a commencé à perdre son influence auprès des Abénakis. Ces années dernières, il s’est vu entièrement ruiné et sans crédit auprès des sauvages comme des Canadiens. Aujourd’hui, il voyage, tantôt dans le Haut-Canada, tantôt dans les États-Unis, cherchant la subsistance de sa famille. Mais il a laissé à Saint-François quelques familles malheureuses, qu’il a perverties et perdues, et qui persévèrent dans leur erreur.