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Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/640

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histoire

ver la propriété des dites terres qu’elle se trouverait exposée à perdre, d’après les conditions mentionnées et potées dans ses titres de propriété, et autoriser le dit procureur à faire tout ce que le cas exige pour la conservation des droits de la dite nation ».

Quelques mois après la réception de cette requête le gouverneur défendit à Masta de bâtir sa chapelle, et lui enjoignit de ne pas troubler la paix dans le village. Masta ne fit aucun cas de ces ordres, et poussa l’insolence jusqu’à dire qu’il ne craignait pas le gouverneur, et que les ministres protestants sauraient bien l’arrêter.

Il persévéra donc dans son projet de construction. Vers 1836, il s’adressa aux membres d’une société biblique aux États-Unis, pour obtenir des secours pour cette fin. Ces protestants lui répondirent qu’avant de lui accorder ces secours, ils désiraient connaître le nombre de ses coréligionnaires à Saint-François. Cette demande l’embarrassa un peu, car il n’y avait alors qu’une dizaine de sauvages qui avaient embrassé ses erreurs. Cependant, il trouva bien vite le moyen de sortir de cet embarras.

Le seigneur Wurtèle, de Saint-David, menaçait alors les sauvages de leur enlever une partie de leur seigneurie. Masta fit mine de défendre les droits des derniers. Un jour, il se présenta à eux avec une requête, adressée au Gouvernement, qui demandait protection contre les prétentions du seigneur Wurtèle. Il leur en fit la lecture, et demanda leurs signatures. Pendant que les sauvages se préparaient à signer cette requête, il lui substitua adroitement un autre