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CHAPITRE IV

Ruses des Marchands de chevaux d’occasion.


Il y a des marchands qui n’achètent que des chevaux neufs, jeunes ou n’ayant pas dépassé leur sixième année, mais ils sont parfois obligés d’en vendre qui ont servi, ce sont ceux provenant des échanges.

Tandis qu’il y a le marchand brocanteur dont la spécialité est d’acheter le cheval fait, ordinairement hors d’âge, pourvu que la dent le favorise. Ce maquignon se trouve partout où il y a un mauvais cheval à vendre ; il opère de haut et de loin, file un cheval comme un agent filerait un malfaiteur ; il a ses dépêches, son contrôle, ses espions, ses rapports, sa correspondance. Il a des représentants qui font la commission dans quelques grandes villes, et lorsque ceux-ci ont trouvé de quoi faire un lot, un wagon, il en est informé et de suite se rend pour juger et traiter. Les courtiers savent-ils qu’un cheval s’est emporté, a brisé une voiture, tué son maître ; qu’il y aura vente de chevaux par suite de décès, de faillite ? c’est vite signalé ; et pourvu que l’animal ait de la figure, qu’il jette bien la patte et qu’il soit bon marché ; peu importe qu’il ait un peu de vent, s’il ne le voit pas poussif, qu’il souffle sans corner, qu’il présente quelques symptômes d’immobilité, qu’il soit fluxionnaire d’un œil ; il achète avec connaissance de cause, donne même à entendre qu’il s’expose, mais vu la modicité du prix il le prend pour tel ; et