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II. — De la Rage.

1o Tous les animaux atteints de cette terrible maladie devraient être immédiatement tués et enfouis ainsi que nous l’avons dit dans notre article 9. Ceux dont la morsure par un animal enragé serait dûment constatée devraient être tués aussi sur le champ, à moins qu’ils n’aient été cautérisés presqu’aussitôt après la morsure. Toutefois, comme la cautérisation, faite quelquefois par des mains inhabiles, pourrait être inefficace, nous serions d’avis que ces derniers animaux fussent néanmoins séquestrés ou muselés pendant les 3 mois consécutifs à la morsure.

Quant aux animaux suspects par suite des circonstances autres que la morsure et indiquées dans le paragraphe suivant, ils devraient être tués sur le champ ou bien séquestrés ou munis d’une muselière métallique pendant 3 mois.

Dans tous les cas, l’abattage des animaux enragés ne devrait donner lieu, ce nous semble, à aucune indemnité, car ces animaux sont aussi dangereux que les bêtes féroces dont l’homme doit chercher à se débarrasser par tous les moyens possibles. D’un autre côté, les animaux (chiens) spécialement affectés de cette maladie ont, en général, une valeur intrinsèque minime et leur perte exerce une influence insignifiante sur l’intérêt public et sur l’intérêt privé.