Page:Maury - Esquisse d'une loi réglant la police sanitaire en France.djvu/58

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parce que les conditions de l’inoculation ne s’étaient pas trouvées réunies.

Ils agissent, comme on dit vulgairement, au petit bonheur et les prétendues guérisons qu’ils obtiennent sont dues au hasard et non à leur savoir.

Jusqu’à aujourd’hui, on peut donc dire que la cautérisation, surtout avec le fer rouge, est la seule mesure préservatrice sur l’efficacité absolue de laquelle on puisse compter après la morsure d’un animal enragé.

Or, il arrive, dans la généralité des cas, que les personnes mordues par un chien enragé ou regard comme tel, dédaignent de recourir à cette seule mesure préservatrice, c’est-à-dire à la cautérisation de la morsure, sous prétexte qu’elles doivent aller trouver un de ces guérisseurs en qui elles ont une confiance illimitée. C’est ce qui arriva pour le sieur Cruchandeau, entrepreneur maçon, qui, au mois d’octobre dernier, fut mordu par un chien enragé et à qui je conseillai d’aller se cautériser au fer rouge, presqu’immédiatement après la morsure. Il n’en voulut rien faire et il aima mieux se rendre auprès du guérisseur de Montblanc (Hérault) dont la renommé est inattaquable dans le Narbonnais.

Dans ce cas, le tort immense et parfois irréparable que portent ces guérisseurs à leurs concitoyens ressort de lui-même et devraient, ce nous semble, les faire tomber sous le coup de l’article 1382 du code civil.

À cet effet, nous serions d’avis que le Gouvernement contraignit ces prétendus guérisseurs à faire