Page:Maury - Esquisse d'une loi réglant la police sanitaire en France.djvu/75

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tement, ferait un rapport au Préfet qui agirait dès lors en connaissance de cause.

La Peste bovine est une des plus terribles maladies du gros bétail : c’est à elle que les animaux de l’espèce bovine paient, sans contredit, le plus large tribut, ainsi qu’il résulte des statistiques faites par le Dr Faust, d’après lesquelles la France et la Belgique seules ont perdu, dans l’espace de 85 ans, environ 10 000 000 bêtes à corne, atteintes de typhus. C’est donc, la guerre excepté, le plus terrible fléau qui puisse attaquer un État.

En présence de cette gravité, on ne doit pas être étonné des mesures souvent rigoureuses que nous avons cru devoir conseiller.

Certain que le typhus provient exclusivement des steppes de la Russie méridionale et qu’il ne pénètre en France que par l’importation des animaux venant des contrées infectées, nous avons cherché, dans le deuxième paragraphe, à diminuer les chances de contagion résultant de l’introduction des animaux étrangers, tout en tenant compte des exigences de l’alimentation publique. À cet effet, nous avons soumis cette importation à certaines formalités dont le but est d’empêcher l’entrée des animaux atteints de cette redoutable maladie.

Nous avons ensuite examiné le cas où la Peste bovine sévissait avec intensité dans les contrées voisines de la France. À ce sujet, nous avons conseillé l’interdiction absolue des matières contaminables provenant des contrées infectées, pendant tout le temps qu’y sévira l’épizootie. Il nous a paru que cette interdiction sur une partie de nos frontières n’amènerait pas une grande perturbation dans notre commerce, et qu’en outre les pertes qu’elle pourrait occasionner seraient bien minimes eu égard à celles qui résulteraient de l’introduction du Typhus en France.

Enfin, dans le troisième paragraphe, nous avons fait la supposition douloureuse que des années désastreuses pour la gloire nationale, telles que celles de 1814 et 1870, pourraient