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malheureusement se renouveler dans un avenir plus ou moins éloigné et qu’elles pourraient amener les mêmes résultats au point de vue qui nous occupe, c’est-à-dire l’introduction de la Peste bovine dans plusieurs départements français, et nous avons indiqué les mesures qui nous ont paru nécessaires pour en amener l’extinction, suivant que le Typhus sévirait dans une étendue plus ou moins circonscrite.

Dans le premier cas, nous avons cherché à détruire radicalement les divers foyers d’infection en conseillant l’abattage immédiat des animaux malades ou suspects et la séquestration absolue des communes infectées. Ces mesures nous semblent parfaitement justifiées ; elles entraînent, en effet, une perte peu considérable et elles exercent une influence bien minime sur les principales branches de la fortune publique, eu égard aux dangers que la persistance ou l’extension du typhus font courir à la gent bovine, élément essentiel de l’alimentation publique et partie intégrante de la fortune nationale.

Dans le 2e cas, c’est-à-dire si la Peste bovine occupe une grande étendue du territoire, nous avons modifié les mesures que nous avons conseillées dans le cas précédent, parce qu’elles amèneraient, ce nous semble, un résultat contraire à celui qu’on se propose ; elles substitueraient des pertes certaines pour l’État et les particuliers à des pertes éventuelles, car l’expérience a démontré que le typhus n’entraînait pas toujours la mort des animaux qu’il atteignait. D’un autre côté, elles amèneraient une grande perturbation dans le commerce et l’industrie, en enlevant la plupart des matières premières et elles occasionneraient la ruine et la misère dans les classes pauvres, par suite de l’augmentation des denrées qui en serait la conséquence.

C’est afin d’obvier à ces inconvénients que nous avons permis le traitement des animaux malades ou suspects, soumis cependant à une rigoureuse séquestration, et que nous avons cru utile de conseiller l’usage des viandes abattues et l’uti-