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LA FÉE DES CASTORS

Ce soir là, il y avait grande réjouissance dans la tribu. Membertou, le grand chef, le Sagamo, comme disaient les Indiens, était revenu. Memtou aimait beaucoup son père et fut joyeux de le revoir. Il avait fait un long voyage sur mer et avait visité beaucoup de lacs, de rivières et de landes.

— « J’ai voyagé, dit-il, sur la grande mer de Kanada (c’est ainsi que les Indiens désignaient le Golfe, à l’entrée de la rivière Saint-Laurent). Après six jours de voyage, je suis arrivé à un village de la région de Gachepé, où j’ai été bien reçu et fêté par les tribus de là-bas. Tout près de là, il y a une île de pierre qui est comme un rocher géant dans la mer ; un peu plus loin, j’ai visité une île où il y a tellement de castors que l’on pourrait avoir des douzaines de tuniques pour toute la tribu, et il y en aurait encore des centaines à prendre. Il y a là des castors deux fois plus gros que ceux d’ici et presque noirs. »

— « Il y en a un comme ça ici, » dit Memtou : « il a un collier au cou. »

— « Un collier ? Tu rêves ! »

— « Non, je l’ai vu deux fois ! »