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FÉES DE LA TERRE CANADIENNE

si, de grâce ! Je ne chercherai sûrement pas à me sauver entourée, comme je suis, de Géants ! »

À ce moment, le chef entra et les gardiennes lui demandèrent si elles pouvaient délier la prisonnière et il consentit en grommelant.

Sagnah, voyant que la nourriture n’était sûrement pas de la chair humaine, prit un bon repas, car elle avait vraiment faim. Puis, elle tressa ses longs cheveux noirs et défroissa sa tunique de cuir. Regardant les Indiennes elle leur dit :

— « Suis-je bien ainsi ? »

— « Bien ? Tu as l’air d’une sotte fille des Montagnais, se préparant à servir de dîner à notre grand chef ! »

— « Non ! » dit Sagnah, sans cesser de sourire, « je suis sûre qu’il ne voudrait pas me manger, du moins pas tout de suite ! » et sans paraître du tout inquiète elle se mit à causer et à rire avec les deux vieilles gardiennes, si bien qu’elles devinrent presque de bonne humeur !

Au bout de quelque temps elle leur dit :

— « Aimez-vous les chansons ? J’en sais de belles que j’ai apprises chez nous », et de sa voix claire et pure, elle se mit à chanter des refrains de son pays.