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LE SORCIER DU SAGUENAY

À ce moment, le chef entra de nouveau, mais elle ne parut pas le voir et continua son chant. La chanson finie, elle se retourna et regarda le Géant.

— « Ah ! Tu étais là ? » dit-elle, « as-tu aimé ma chanson ? »

— « Comment t’appelles-tu ? » dit celui-ci, sans répondre à sa question.

— « Sagnah, » répondit-elle, « et toi » ?

— « Apprends, jeune fille », s’écria-t-il d’une voix tonnante, « que je suis Patitachekao, chef, avec mes trois frères, de la tribu des Géants ! Mon nom, Patitachekao, signifie « Tue et mange », et j’ai l’habitude de faire honneur à mon nom !  ! »

— « Comme c’est terrible !  ! Es-tu toujours fâché comme ça ? »

— « Attention ! Si tu me manques de respect, je te ferai fouetter ! »

— « Oh ! Ne fais pas cela », dit Sagnah, encore souriante, (mais en réalité tremblante de frayeur), si tu me fais battre, je ne pourrai plus manger… et je vais maigrir !… »

Personne encore n’avait osé parler de la sorte au chef des Géants, et il se demanda si cette jeu-