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LE SORCIER DU SAGUENAY

Elles lui apportaient sa nourriture et écoutaient son babil et son chant.

Un jour, le chef Patitachekao entra, encore plus maussade et grondeur que d’habitude. En passant près d’une des vieilles il lui donna un coup de pied sur la jambe, et la frappa à la figure avec une branche qu’il tenait à la main. Le coup de pied fut si fort que la jambe fut presque cassée, et se tenant le front d’où le sang coulait, la vieille sortit en boitant.

— « Chante ! » ordonna le chef à Sagnah.

Elle commença de suite à chanter. Quand elle eut fini, il lui dit :

— « Veux-tu avoir la vie sauve ? »

— « Oh oui ! » dit Sagnah ; « vas-tu me laisser retourner dans mon pays ? »

— « Non ! » dit le Géant, « mais je puis t’épouser et te faire devenir membre de la tribu. »

« Je suis déjà fiancée à un chef de ma propre nation. Si tu es chef toi-même, tu ne voudrais pas me faire manquer à ma parole ? »

— « Tous les chefs montagnais ont été tués à notre dernière attaque, » dit-il, « ton fiancé a dû être de ce nombre ! »

Sagnah se doutait bien que ceci n’était pas la