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FÉES DE LA TERRE CANADIENNE

vérité, mais elle feignit de croire ce qu’il disait et lui répondit :

— « Veux-tu me donner trois jours pour m’habituer à cette pensée de devenir une des vôtres, et chaque jour me laisser faire une promenade en dehors du wigwam ; le troisième jour, si tu m’entends chanter, tu sauras que je suis prête à devenir ta femme ! »

Le chef consentit et sortit du wigwam fort satisfait.

L’Indienne qui avait reçu le coup de pied revint en boitant à la cabane, paraissant bien souffrante. Le bâton du chef lui avait cruellement blessé la tête et elle avait l’air bien affaiblie. Sagnah lui banda la jambe et lui mit de l’eau fraîche sur la tête, essayant de la soulager ; puis elle s’assit auprès d’elle et se mit à chanter.

Au bout de quelque temps, l’autre Indienne sortit du wigwam. Alors la blessée dit à Sagnah :

— « Écoute ! Je vais mourir, les coups du chef m’ont tuée ! Je ne verrai pas le jour ! Parce que tu as été compatissante et bonne pour moi et que tu es si vaillante, si courageuse, je vais te donner deux présents : prends ce morceau de cuir et cette tige creuse — le carré de cuir te rendra invisible,