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FÉES DE LA TERRE CANADIENNE

À ce ciel, à cette mer, témoins du courage de celui que j’aime, je lègue à jamais le bleu de ma tunique enchantée. Dès que le soleil paraîtra à l’horizon, que ce ciel devienne plus bleu que celui des autres cieux, et que les eaux de cette mer qui ont failli engloutir mon bien aimé reflètent à jamais cet azur ! Mais, vous, infidèles, je vous condamne à devenir des mouettes aux ailes grises, et toujours vous sillonnerez cette plage, témoin de votre infidélité. »… Et, enlaçant le bras de son page, elle s’enfuit rapidement avec lui…

« Les courtisans étaient disparus… et une nuée de mouettes s’envolaient vers la mer…

« Et voilà pourquoi, conclut le vieux conteur, la mer à Cannes est si bleue… c’est rapport à fée. »

— « Et le page ? » questionna Marguerite.

— « Le page disparut pour toujours, » fit sentencieusement le vieillard, « on ne retrouva jamais ses traces, car il était parti vers un pays enchanté avec la Fée Bleue dont il avait gagné le cœur. »