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LA LÉGENDE DE LA MER BLEUE

cher élevé et, ôtant sa couronne, elle la lança loin, loin, dans la mer, en s’écriant : « Qui m’aime me rapportera ma couronne ! » Les courtisans se regardèrent immobiles et consternés, car il y avait à cet endroit, disait-on, un gouffre dont on n’avait jamais pu sonder la profondeur. Mais le page avait entendu ! N’écoutant que son courage, il se précipita à la mer, nagea, plongea et finalement vint tomber épuisé sur la plage, tenant dans sa main la parure de la fée… Mais ses forces l’abandonnèrent et il perdit connaissance…

« Lorsqu’il ouvrit les yeux, la fée était agenouillée à ses côtés, épiant son retour à la vie, tandis que, tout penauds, les courtisans attendaient son bon plaisir. « Ô Fée, je t’adore ! » fit le page à demi-voix. — « Beau Page, si valeureux, que te donnerai-je en retour de ma couronne de pierres bleues ? » — « Ô Fée ravissante, fais-toi mortelle, pour que je puisse t’appartenir ! » Sa voix était si douce et si enjôleuse que la fée l’aima. Elle le fit lever et, se tenant à ses côtés, elle appela sa cour et leur parla ainsi : « Courtisans timides et sans valeur, voici que je vous quitte pour toujours.