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LA FÉE DES CASTORS

— « Laisse-la ici, avec moi, et après la bataille, tu reviendras la chercher. »

— « Vous reverrai-je ? » dit-il.

— « Oui ; prends de nouveau ce petit collier d’or qui est là dans le sable, appelle-moi comme tu as déjà fait, et je viendrai t’amener Bessabas. »

Memtou ramassa le collier et la Fée reprit :

— « Maintenant, petite fille, pose ta main sur ma tunique et ferme les yeux… Memtou, va rejoindre tes guerriers et soyez prêts pour le départ ! »

Memtou partit et, un instant après, la Fée et la jeune Indienne avaient disparu…

La mer montait… Dès que l’obscurité fut presque complète, ils se mirent en route. Rapidement, mais en silence, leurs canots filaient dans la nuit noire, sur les eaux calmes du fleuve. Ils arrivèrent enfin au rocher, virent que la fissure était déjà passablement agrandie… Sans parler, ils attendirent, se plaçant tel que la Fée leur avait dit ; avant le lever du soleil le passage traversait l’Île de Pierre. Les guerriers de Memtou, se glissant par le canal, ignoré de leurs ennemis, tombèrent sur les Armouchiquois et une bataille terrible s’engagea.