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LA FÉE DU MONT ROYAL

sa pipe en silence pendant quelques instants, puis, étendant le bras vers la montagne, couverte à ce moment de la lueur rose que lui prêtait le reflet du soleil couchant, il dit :

« Cette montagne que vous voyez couverte de beaux arbres, si verdoyante, si belle à nos yeux… eh bien, autrefois, c’était un volcan. De tous les environs, l’on voyait s’élever de son sommet une légère fumée blanche. Si parfois des bourgades, trouvant cette île belle et attirante, venaient y planter leurs wigwams et s’y établir avec leurs familles, aussitôt, dans la nuit, survenait une terrible détonation… La terre tremblait et une pluie de pierres brûlantes venait tout dévaster ; les wigwams brûlaient et les Indiens, affolés de terreur, prenaient la fuite.

« Voyant qu’ils ne pouvaient s’établir sur cette île, ils retournèrent à leur place originaire, l’endroit que vous appelez Fort Richelieu[1], et y demeurèrent, abandonnant à regret le projet de pouvoir établir un village sur cette île.

« Un jour, un de mes lointains ancêtres, appelé comme moi Tessouchas, mais que son adres-

  1. Sorel, aujourd’hui.