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LA FÉE DU MONT ROYAL

tre les nations ennemies, il saura du moins les protéger pour toujours contre les tremblements de terre et les pluies de feu ! »

« En disant ces mots elle disparut dans une nuée de lumière…

« La Mouche reprit son canot et s’en retourna dans son pays. Heureux de la bonne nouvelle, plusieurs familles de ma tribu vinrent s’établir ici. Ils y vécurent longtemps, mais les Iroquois, en nombre supérieur, leur firent une guerre acharnée et brûlèrent leurs villages et ils furent forcés d’émigrer. Mais la montagne resta toujours belle et verte et ne fut plus jamais un volcan… La Fée a été fidèle… »

Le Borgne avait fini son récit. Sa marraine, charmée de la légende, remercia son filleul, et lui fit cadeau d’un minuscule miroir et d’une médaille de la Vierge et le vieux partit content.

Le lendemain, vers l’heure du couchant, Mademoiselle Mance tourna ses regards vers le Mont-Royal et encore sous le charme de la légende du vieil Indien, il lui sembla voir l’ombre lumineuse de la Fée voltiger à travers les grands arbres et la montagne lui parut empreinte d’une nouvelle beauté et d’une mystérieuse poésie.