Page:Maxine - Fées de la terre canadienne, 1932.djvu/56

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
56
FÉES DE LA TERRE CANADIENNE

wam, comme on appelait ces abris, sous la garde de sa belle-mère… (Il y avait déjà des belles-mères même dans ces siècles reculés !)

Elle n’était pas vraiment méchante, cette Indienne, mais impatiente, souvent maussade et parfois même en colère, lorsqu’elle était trop vivement contrariée.

Or, il arriva que, pendant une de ces absences de chasse, Kondi avait joué tant de tours, et fait tant d’espiègleries, que sa belle-mère était à bout de patience. Un jour, il s’empara de sa belle parure de plumes multicolores, et se sauva dans un petit bois avoisinant ; peu après, il rentrait dans le wigwam avec son ourson apprivoisé, celui-ci ayant la précieuse parure bien posée sur sa petite tête brune… L’Indienne eut un cri de colère, arracha ses plumes de sur la tête de l’ours, saisit un bâton à portée de sa main et en frappa la bête, puis, saisissant Kondi par la nuque, elle le jeta dehors avec rage, en criant :

— « Va-t-en, petit misérable ! Va périr dans la forêt ! Je ne veux plus te revoir ici !… »

Kondi lui cria qu’il regrettait son mauvais coup et qu’il serait bon à l’avenir, mais rien ne put apaiser l’Indienne. Elle saisit son tomahawk