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FÉES DE LA TERRE CANADIENNE

les plus élevés, l’on pouvait voir, au loin, les gros voiliers remontant le fleuve, l’île pittoresque que nous appelons aujourd’hui Île d’Orléans, et, tout au pied de la falaise, les canots des sauvages filant rapidement en tous sens sur les eaux un peu mousseuses de la rivière.

L’enfant aimait cet endroit et y jouait parfois avec des petits Indiens et Indiennes et elle apprit bientôt leur langage.

Pierre était préoccupé… Il trouvait Louise si mince, si frêle… ses yeux noirs brillaient d’un éclat un peu fiévreux dans l’ovale délicat de son visage, et parfois ses joues se teintaient aux pommettes d’un rouge trop vif, qui inquiétait le bon Pierre.

« Lorsqu’un vaisseau partira, à l’automne, je l’enverrai en France, se disait-il. Je la confierai aux bonnes religieuses pour un an ou deux et elle deviendra forte et bien. Les hivers ici sont trop longs et trop froids pour elle. »

En attendant, c’était l’été, et Papa Pierre envoyait l’enfant jouer dehors au soleil autant que possible.

Par une fin d’après-midi, Louise était à s’amuser sur le flanc de la montagne avec de petits