sé ; dès que la jambe fut bandée, le sang cessa de couler et le vieillard éprouva un soulagement presque immédiat.
Louise s’assit près de son nouvel ami et se mit à causer gaiement avec lui.
— « Papa me raconte de belles histoires des fées qu’il y a en France, mais je voudrais bien qu’elles puissent venir jusqu’ici ! »
— « Des fées ? Mais, il y en a un grand nombre dans ce pays ! Ainsi il y a celle qui a soin de ma tribu, c’est la Fée Huronade ; elle nous garde contre les sorts que voudraient nous jeter les mauvais génies. Il y en a plusieurs que nos enfants connaissent et elles viennent parfois leur parler dans nos bois et nos buissons… Il y en a une ici même, sur ce cap ! »
— « Vraiment ? » s’écria Louise, frémissante d’intérêt, « où est-elle ? »
— « Personne ne le sait exactement, mais elle vient souvent ici vers le soir ; elle porte quelque chose de brillant autour de son front, c’est comme une couronne d’étoiles. »
— « L’avez-vous déjà vue, Tippecondac ? »
— « Oui, » dit-il, pensif, « oui, je l’ai vue, il y a bien, bien longtemps, lorsque mon petit papoo-