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FÉES DE LA TERRE CANADIENNE

taska ou Natak comme on l’appelait, alors âgée de cinq ans, fut confiée aux soins de sa grand’mère, qu’elle étonnait toujours par ses aspirations nouvelles et son esprit aventureux.

Chez cette tribu d’indiens, être tué par la foudre n’était pas un malheur. Celui qui mourait ainsi était censé avoir reçu un appel spécial du Grand Esprit et on ne devait pas le regretter. C’était un honneur pour sa famille et une distinction toute particulière.

Natak était très brave et ne connaissait pas la peur. Elle était douée d’une belle et ardente imagination. Elle venait souvent s’asseoir sur la grève, pour regarder, au soleil couchant, le reflet vermeil qui paraissait sur l’eau et elle se demandait :

« Que peut-il y avoir là-bas… au loin ? »

À cet endroit la rivière était très large. On ne pouvait apercevoir l’autre rive, c’était comme la mer !

— « S’il y avait, » se disait Natak, « une toute petite île ! Comme je serais contente ! Je prendrais mon canot et j’irais l’explorer ! »

C’était là son plus grand désir ! Un petit coin de terre à explorer… Un îlot, dont elle ferait