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LA SIRÈNE DES MILLE-ISLES

son tout petit royaume !… Mais elle ne voyait que l’immense nappe des vagues, déferlant à perte de vue.

Par une chaude matinée d’été, Natak, levée au petit jour, était descendue sur la grève suivant son habitude. L’eau était voilée d’une brume épaisse, que le soleil, qui se levait là-bas, à l’orient, faisait peu à peu disparaître ; Natak, pour qui ce spectacle était toujours nouveau, regardait lever le brouillard. Soudain, elle crut voir, au loin, sur la surface des eaux, flotter une forme indécise et elle entendit un faible cri de détresse…

— « Qu’y a-t-il ? » se dit-elle, « peut-être une sirène en danger ? »

Sans perdre un moment, elle court vers son canot, le pousse dans la rivière, et à grands coups d’aviron se rend vers l’endroit où elle a cru voir quelque chose d’inusité.

À mesure qu’elle approchait, la forme devenait plus visible, puis elle disparaissait pour émerger un peu plus loin.

Natak put l’approcher d’assez près pour voir que c’était une femme. Se noyait-elle ? Natak se