Page:Mazade - Le Sommeil qui guérit, Maloine-Mayolez-Alioth.djvu/13

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de Golgi [1], ont énoncé que, par le travail et l’excitement, les fibres perdent leur tension et que, n’étant plus tendues, elles s’affaissent. « Celles du cerveau, qui sont les plus molles, doivent tomber plus facilement», disaient-ils, « et intercepter, par leur chute, le passage du fluide nerveux ».

Toutes ces théories sont intéressantes Elles témoignent que, dans l’erreur autant que dans la vérité, et même plus que dans la vérité, l’esprit de l’homme est ingénieux et fécond. Aussi convient-il de les considérer avec un étonnement mêlé de plaisir ; et c’est ainsi que je les considère. Mais peut-être convient-il davantage encore d’admirer ce fragment d’un vers de Virgile :

Sunt geminæa; somni portæ... ;

et je l’admire d’une manière tout à fait vive et profonde. Oui, il y a deux portes du sommeil : la porte du sommeil spontané et celle du sommeil provoqué, — la porte du sommeil ordinaire et celle du sommeil sacré.

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Du sommeil provoqué, du sommeil sacré, les thérapeu-

  1. La théorie que l’on a appelée la « théorie histologique du sommeil » a été, d’après Grasset, lancée par Mathias Duval (1895) sur une idée émise par Lépine (1894), pour l’hystérie, et, d’après Kolliker, par Rabl Ruchard (1890).