Page:Mazade - Le Sommeil qui guérit, Maloine-Mayolez-Alioth.djvu/14

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

tistes anciens, médecins ou prêtres, ont indubitablement connu et utilisé la puissance. Il y a de cela une pièce de trois mille ans, la fille aînée de j’ignore quel pharaon, laquelle était sujette à je ne sais quels troubles psychiques et souffrait d’une opiniâtre insomnie, entra un matin dans un temple d’Horus, le dieu à tête d’épervier. Et, presque tout de suite, la fille du roi s’endormit. Et, vers la fin de son sommeil, qui se prolongea pendant plusieurs jours, elle eut un voluptueux songe. Elle se réveilla joyeuse, accourut au palais pharaonique, et tous les devins de Memphis et aussi de Thèbes et d’Eléphantine furent appelés à interpréter le songe voluptueux. Bien entendu, ils ne s’accordèrent point à ce sujet qui, d’ailleurs, n’offrait qu’un intérêt fort relatif. Ce qui était essentiel, et ce sur quoi tous les personnages de la cour furent d’accord, c’est que la princesse était débarrassée de sa psychose. Un des prêtres d’Horus l’avait sans nul doute endormie, — ouvertement ou en secret, il n’importe, — et l’avait guérie. Or, il ne s’agit pas là d’un cas unique. L’emploi du sommeil provoqué semble avoir été assez fréquent dans l’antique Égypte, berceau (le mot n’est pas ici déplacé) des arts restés vagues et mal définis et des sciences les plus exactes. Sous le règne de Sabacon (viiie siècle avant Jésus-Christ), de nobles Thébains allaient dormir dans les temples. Séthos, qui réunissait le titre de roi des Egyptiens à celui