Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/135

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


CHAPITRE V


LE MILIEU


Variations physiques de l’épiderme terrestre. — Discussion de l’hypothèse d’Adolphe d’Assier sur les rapports entre la naissance de la civilisation et la période glaciaire. — Précession des équinoxes. — Importance exagérée attribuée aux influences thermiques. — Valeur changeant des milieux.


L’histoire se déplace continuellement. L’Europe, maintenant la première à ouvrir la route au progrès, était encore plongée dans les ténèbres que, depuis de longs siècles, la civilisation brillait d’un vif éclat sur quelque autre partie du globe, vide et désolée aujourd’hui. En Égypte, en Asie, combien de villes inscrites pour l’éternité dans les annales du monde, mais dont il ne survit guère plus que le nom et quelquefois un tell, un cairn, un dolmen, un modeste tombeau, un amas informe de ruines ensevelies sous le sable du désert : le nomade les foule aux pieds, non moins insoucieux des grandeurs déchues que le troupeau ruminant sous sa garde.

Souvent cette décadence historique peut se ratta-