Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/142

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très vif intérêt, au point de vue historique et sociologique, de ces recherches sur la géologie dynamique et sur les variations de climat qui en dépendent. La seule tentative faite, à ma connaissance, pour rattacher synthétiquement les origines de la civilisation à l’histoire physique et cosmique de notre planète, est celle de M. Adolphe d’Assier ; à lui revient l’honneur d’avoir, le premier, abordé cette question importante avec la méthode rigoureuse et précise que lui rendait familière son érudition cosmique et historique : « Pourquoi, se demande-t-il, certains peuples d’Orient se sont-ils révélés depuis cent cinquante siècles (?), tandis que, il y a à peine sept ou huit mille ans, les races européennes n’étaient représentées que par des troglodytes[1] » ? C’est dans la théorie des périodes glaciaires que l’ingénieux auteur croit trouver la clef du problème :

« Privée de hautes montagnes, et touchant, par son extrémité méridionale, au tropique du Cancer, l’Égypte a été toujours à l’abri des phénomènes glaciaires. On peut en dire autant des vastes chaînes qui découpent les plaines de l’Asie, depuis les côtes de la Méditerranée jusqu’à celles de la Chine. Il en est tout autrement de l’Europe : située loin des tropiques et confinant aux mers boréales, elle est en quelque sorte la terre classique des grandes périodes de froid. Le vaste manteau de neige, qui recouvrait alors la plus grande partie

  1. Revue Scientifique du 26 juillet 1879.