Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/143

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

de sa surface, arrêtait le développement de notre espèce. Ce n’est, en effet, qu’après le retrait des derniers glaciers, qu’on rencontre dans les lacs, les grottes et les tourbières, les premiers vestiges des populations préhistoriques. Aux époques antérieures, on ne trouve que quelques fragments d’ossements humains, et ces débris deviennent de plus en plus rares, à mesure qu’on approche de la base des terrains quaternaires. »

Ainsi, d’après M. d’Assier, ce fut l’excessive rigueur des grands hivers de l’hémisphère boréal qui obligea les populations des hauts plateaux de l’Asie à émigrer vers le littoral méridional de la Méditerranée, du golfe Persique, de la mer des Indes, dont le climat devait alors être similaire à celui des contrées les plus heureuses de l’époque présente. Elles s’épanouirent dans ce milieu favorable ; elles y prospérèrent tant que la température en était rafraîchie par le voisinage des glaciers ; peu à peu, cette influence réfrigérante s’atténuant par le retrait des glaces, et le climat redevenant de plus en plus tropical, leur énergie cérébrale s’affaiblit, leurs civilisations tombèrent en ruine pour céder enfin la place à la civilisation européenne. Depuis la période diluvienne, notre climat, en effet, s’était notablement adouci, tout en restant abrité contre l’envahissement de l’énervante chaleur des tropiques[1]. Mais si notre Europe se trouve ainsi

  1. M. P. Mougeolle – Statique des Civilisations – a récemment proposé, mais sous une forme différente, une explication,