Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/42

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diversité de plus en marquée des parties, et leur aptitude croissante à n’accomplir qu’une portion déterminés du travail collectif. Maintenant que la biologie a nettement formulé ces deux principes, on peut la considérer, avec raison, comme définitivement constituée en une science exacte, indépendante des fictions métaphysiques et des partis pris d’école ou de système.

La civilisation, nous l’avons déjà vu, est la marche en avant des sociétés humaines, dont la vie est beaucoup plus complexe que celle des individus, plantes et animaux. De l’accord des positivistes français et des évolutionnistes anglais, la science qui s’occupe des phénomènes de la vie collective, la sociologie, est à la biologie exactement ce que celle-ci est à l’anorganologie, c’est-à-dire qu’elle en est dépendante ou indépendante suivant le point de vue auquel on la considère : dépendante, car elle étudie les étapes ou les phases supérieures de la série progressive qui, des phénomènes physiques et chimiques les plus élémentaires, s’élève sans réelle solution de continuité jusqu’aux manifestations les plus complexes de la vie sociale ; indépendante, en ce sens que sa compétence s’étend sur un domaine relativement restreint et spécial de problèmes trop compliqués pour que leur solution scientifique soit possible sans l’énoncé d’un principe plus synthétique et le secours d’un critérium nouveau. Donc, si la sociologie devient à son tour une science exacte, il faut qu’elle établisse nettement sa loi spécifique