Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/6

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naient à des familles petites-russiennes ; celle du père faisait même remonter sa généalogie jusqu’aux Roumains Spadarenko ou « Porte glaive », appellation de fière résonance que traduit exactement le nom russe de Metchnikoff. Malade dès sa première enfance, Léon ne put supporter le rude climat du nord, et en 1851 ses parents durent le mener à Kharkoff pour lui faire continuer ses études en de meilleures conditions. Il se rétablit en effet, et le premier usage qu’il voulut faire de ses forces, à l’âge de seize ans, fut de s’échapper pour aller en Crimée prendre part à la défense de Sébastopol ; toutefois, arrêté en route, il fut reconduit de force à son collège. Bientôt après, il entrait à l’Université comme étudiant en médecine ; mais, à cette époque, les grandes écoles russes étaient aussi des champs de bataille entre des agents despotiques et tracassiers et les étudiants avides de liberté. Sept mois ne s’étaient pas encore écoulés que Leon Metchnikoff était expulsé de l’Université de Kharkoff. Il retourna à Pétersbourg et fréquenta l’Académie de médecine, puis les cours de la Faculté de physique et de mathématiques, ceux de l’Académie des arts et enfin l’institut des langues orientales. Ainsi, en très peu d’années, Leon Metchnikoff se livra successivement aux études les plus diverses. L’esprit de révolte centre un régime universitaire oppressif et mesquin eut peut-être une certaine part dans ces