Page:Mechnikoff - La civilisation et les grands fleuves historiques.djvu/7

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divers changements ; mais le principal mobile chez ce jeune homme ardent, doué d’une imagination et d’une mémoire des plus heureuses, c’était l’avidité de voir et de savoir.

Puis vinrent l’ère des voyages et la lutte pour l’existence. En 1858, il avait à peine atteint sa vingtième année qu’il fut choisi comme interprète de la mission diplomatique envoyée aux lieux saints sous la direction de Mansouroff. Il visita Constantinople, le mont Athos, Jérusalem ; mais bientôt, à la suite d’un duel et d’une conduite peu respectueuse envers ses chefs, il dut quitter son poste d’interprète ; il entra comme agent dans une société de navigation et de commerce. Après avoir séjourné d’abord à Beïrout, il se rendit à Galatz, mais il ne resta que peu de temps dans cette ville d’affaires, où tout contrariait sa nature, et sans passeport, presque sans ressources, il partit pour Venise afin de continuer ses études de peinture, celles que pendant toute sa vie il poursuivit avec le plus de passion, avec des enthousiasmes mêlés de désespoir. Là encore, son impétueux caractère, prompt au sacrifice, ne lui permit pas de rester. L’expédition des Mille se préparait : comment n’aurait-il pas essayé de prendre part à l’émancipation de l’Italie et de s’associer avec d’autres jeunes hommes, amoureux de liberté, pour aller rejoindre l’armée de Garibaldi ? Soupçonné,